2007 - Nanga Parbat

Nanga Parbat, 8125m - PAKISTAN - HIMALAYA - Ascension et descente à skis, voie Kinshofer versant Diamir (ouest)

Dates: du 20 juin au 30 juillet 2007

Alpinistes : Jean-Noel URBAN - Nicolas Brun

Carte - Situation Générale - Topo

Le Nanga Parbat est le neuvième plus haut sommet du monde (8 125 mètres), dans la chaîne de l'Himalaya. Plus haute montagne entièrement au Pakistan, il est le huit mille le plus occidental. Nanga Parbat signifie « Montagne nue ». Il est aussi appelé Diamir (signifiant « Roi des montagnes »).
Chez les alpinistes, le Nanga Parbat est connu comme un des 8 000 les plus difficiles à vaincre. Contrairement à l'Everest, même sa voie d'accès la plus conventionnelle et la plus « facile » (la voie Kinshofer) présente des pentes extrêmement escarpées, entrecoupées de couloirs d'avalanches et exposées aux chutes de pierres.
Jusqu'à présent, le Nanga Parbat a été le lieu de 186 ascensions réussies, mais également de 61 morts. Cette montagne se montra si meurtrière qu'elle a été surnommée la montagne tueuse par l'expédition allemande qui en fit la première ascension le 3 juillet 1953.
L'ascension historique fut particulièrement tragique puisque onze grimpeurs et quinze sherpas périrent pour permettre à Hermann Buhl d'être le premier à la gravir. Avant cette réussite, trente-et-une personnes avaient péri en tentant son ascension.

Compte Rendu expé :

Après l'Everest, j'ai donc tenté le Nanga Parbat à skis... Je n'ai pas pu atteindre le sommet mais cette face grandiose (4km de denivelé) reste une expérience inoubliable ! A retenter... Acclimatation difficile sur un itinéraire technique... nous avons installé 4 camps d'altitude: C1 ou camp dpt (4900m), C2 (6000m), C3 (6800m), C4 (7150m). Voir mes impressions ci-dessous, de retour de la paroi.

20 juillet 2007 : 9 jours dans les glaces du Nanga.
Enfin revenus de la montagne géante.A vrai dire nous ne comptions pas rester aussi longtemps. Arrivés au C3, après 3 nuits de bivouacs inconfortables (à cause du temps qui ne permettait pas de joindre le C4), il nous a fallu redescendre au C2 6000 pour récupérer.
Nous sommes remontés dans la foulée au C4 pour faire notre tentative.
Partis 22h30 le 18, je m'arrête vers 7400m, peu après mon départ, pris d'une très grosse fatigue, les jambes ne me portant plus, les pieds froids et insensibles.
Je n'insisterai pas, le nanga n'a pas voulu. Nico a pu continuer et rejoindre le sommet.
Trop de temps passés en altitude, sans doute, pas assez mangé surement, ont eu raison de ma forme.J'ai également trimbalé mes skis avec mes chaussures, ce qui met un peu plus de difficulté et use davantage, mais c'est le tarif habituel.
Peut-être pour cette montagne aurai-je du tenter simplement de la gravir, mais qu'importe...Hans kammerlander avait cependant réussi la première descente en 1990 mais avec une bonne logistique derrière lui.
A propos de logistique, un grand merci au team Chilien prsent cette anne, grce qui les autres exps ont pu voluer en scurit sur la montagne.
Il est vrai que les cordes fixes ne sont pas mon éthique, mais vu les conditions de cette année sèche, il aurait été trop dangereux de faire les AR de l'acclimatation en technique alpine.
Durant cette expé j'ai pensé entre autres à ceux qui ont fait l'histoire du Nanga Parbat.
Hermann Buhl, bien sur, en 1953 pour la première ascension (1300m de dénivelé sans ox en solo la fin! versant Rakhiot), les frères Messner en 70 pour la première du versant Rupal avec traversée sur le Diamir où Gunther devait disparaître dans une avalanche, le même Reinhold Messner en 1978 dans son formidable solo. Bien sur il existe bien d'autres voies sur les 3 énormes versants, sans compter tous les morts des expéditions allemandes de 1932 à 1938...Et notre voie (Kinshoffer) de 1962.
Le Nanga Parbat garde sa réputation de montagne difficile, sa verticalité très soutenue, son dénivelé, et son historique est extrêmement riche...
Nous sommes rentrés hier soir à 23h au CB en ayant débarrassé tous les camps d'altitude, nos sacs de 40 kg, fourbus et épuisés, après d'interminables rappels et un cheminement glaciaire de nuit d'anthologie...
On commence à ranger, on va essayer un vol d'Islamabad le 26 ou 27...
Peut-être le Dhaulagiri, la montagne blanche se laissera-t-elle sduire...?
In'challah !!!
Jean-Noël Urban, CB du Nanga Parbat, Pakistan